L’egkoimisis

L’egkoimisis: le sommeil sacré des anciens Grecs ἐγκοίμησις, «dormir à l’intérieur» : un sommeil vécu à l’intérieur d’un sanctuaire, dans un espace dédié à la rencontre avec le divin. Un voyage au cœur du monde grec 

La pratique est surtout connue dans les sanctuaires dédiés à Asclépios: Dieu de la médecine et de la guérison. L’egkoimisis était plus qu’une simple nuit de repos: ça s’intégrait à un véritable parcours de soins où traitements physiques et démarche spirituelle se complétaient. Comment se déroulait le rituel ? 

1. Purification: bains, jeûne, diète, parfois même purges, afin d’arriver «pur» dans le sanctuaire.
2. Offrandes et prières: Dépôt de présents et prières pour attirer la bienveillance divine.
3. Nuit dans l’abaton:Allongédans le dortoir sacré, ou enkoimeterion. Là, on attendait la «visite» du Dieu.
4. Rêve et révélation: Au cours du sommeil, Asclépios apparaissait, guérissant directement le malade ou lui transmettant un remède symbolique.
5. Interprétation: Au matin, le rêve était confié aux prêtres qui prescrivaient soins, massages, plantes ou rituels complémentaires. 

Un but double : soigner et révéler L’egkoimisis avait d’abord une fonction thérapeutique: de nombreuses stèles, appelées iamata, racontent des guérisons spectaculaires, parfois suivies d’interventions chirurgicales indiquées en songe. Mais le rituel offrait aussi une dimension divinatoire. Ceux qui cherchaient un conseil ou une orientation y trouvaient des réponses, dans un état de conscience entre veille et sommeil: véritable transe. Un cadre soigneusement choisi Les sanctuaires étaient conçus pour cette expérience: sources d’eau, bassins pour les bains rituels, encens aux vertus soporifiques. Chaque détail, de l’architecture aux offrandes favorisait l’émergence de visions et renforçait le caractère sacré du lieu. Au croisement de la médecine, du rêve et du sacré, ce rituel rappelle combien, pour les anciens Grecs, le corps et l’âme étaient intimement liés dans le chemin vers la guérison.

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