Descente dans le ventre de la Terre

Depuis plusieurs années je ressent l’appel de descendre.

Mais pas pour explorer un lieu, même si c’est ce que je fais physiquement.

L’intention derrière cela est plus subtile que ça.

C’est pour rencontrer quelque chose du féminin profond, celui qui dort dans les entrailles du monde, celui qui nourrit, protège, engloutit et fait renaître.

Les grottes m’attirent comme des ventres de pierre ouverts.

De l’extérieur, on voit ces trous sombres dans la falaise et on sent tout de suite l’envie d’y aller… et la peur aussi.

C’est une force d’attraction primitive, presque érotique, qui parle autant au corps qu’à l’âme.

La grotte, c’est le symbole du féminin: une antre, entre la lumière et l’obscurité, entre la surface et les profondeurs, entre le connu et le mystère.

À l’intérieur, tout change.

L’air devient plus dense, plus humide.

On n’entend plus rien du dehors.

C’est un lieu d’accueil et de recharge, un ventre où l’on se dépose.

Mais c’est aussi un espace de miroir: ce qui, en soi, a peur d’être englouti, étouffé ou trop contenu, se réveille là, dans la pénombre.

Certains y trouveront la paix, d’autres y rencontreront leurs résistances.

Tout dépend de comment nous avons vécu dans le ventre de notre maman et notre enfance.

Pour moi, les grottes sont des endroits où je me sens en sécurité, protégée de potentiels dangers extérieurs.

Ici je peux déposer mes vielles mues, ce qui m’alourdit, ce que je ne veux plus, je sais que la Terre transmutera tout cela, qu’elle va m’aider.

En fait, c’est aussi un appel à me réconcilier avec la femme que je suis, avec la puissance du ventre, avec silence qui est si dense ici.

Chaque instant dans la grotte me ramenait à l’intérieur de moi-même.

Je sentais la présence ancienne du féminin sacré: celle qui veille, qui nourrit, qui attend qu’on revienne à elle.

Ce jour-là, dans une grotte, j’ai dansé.

Mais pas pour me montrer, je n’avais pas de public! C’était plutôt une danse-offrande.

Mon corps offrait sa prière à la Terre, à la vie.

Je me suis sentie nourrie, apaisée, mais réconciliée.

Descendre dans le ventre de la Terre, c’est renaître à Soi.

C’est reconnaître la puissance du féminin: celle qui attire, celle qui fait peur, celle qui guérit, celle qui nourrit.

C’est accepter d’être traversée, accueillie, transformée.

Merci à toutes les grottes qui m’ont accueillie…et à toutes les Présences que j’ai pu y rencontrer.

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